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11 novembre 2023 6 11 /11 /novembre /2023 14:36

Peut-être vous demandiez-vous ce que devient notre compagnie dont vous n’aviez pas eu de nouvelles depuis plusieurs mois ?

Si c’était le cas, je satisfais votre curiosité, nous sommes toujours actifs !

Les 4 projets annoncés sont toujours en travail. Certes, ils avancent à pas comptés (le rythme et l’amplitude des pas étant d’ailleurs variables selon les projets) mais ils avancent !

La triste nouvelle vient d’ailleurs : un article de Libération nous apprend le décès récent de Jean-Pierre Verheggen, ce formidable « fou-furieux » du langage, dont nous avions fait se télescoper l’univers avec celui de Boby Lapointe dans notre spectacle-causerie-concert « Chez Boby et Jipy ».

En mémoire de Jean-Pierre Verheggen, voici l’histoire de  ce projet.

En 2009, les responsables du centre culturel de Mordelles (où nous avions déjà présenté notre spectacle hommage à Bernard Dimey) nous proposent de remplacer JP Verheggen  qu’un ennui de santé empêche d’être présent pour une lecture de ses textes.

Honte à nous, nous ne connaissions pas à l’époque ce poète.

Nous relevons le défi, nous nous plongeons dans ses œuvres et présentons la soirée. Nous découvrons ainsi l’immense talent et  la créativité hors norme de cet auteur mais également qu’il est un admirateur de Boby Lapointe . Cette double découverte reste dans un coin de notre mémoire.

Deux ou trois ans plus tard, alors que nous nous interrogeons sur un nouveau projet à monter, nous nous souvenons de cette proximité littéraire entre « Boby » et « Jipy »  et décidons de créer un spectacle associant ces deux inventeurs d’une « violangue ».

Nous contactons alors JP Verheggen,  le rencontrons  et lui exposons notre projet. Il n’en refuse pas l’idée, pas plus qu’il ne tique à la perspective que des amateurs s’emparent de ses écrits. Mieux même, il interviendra auprès de Gallimard pour que nous échappions aux très lourdes contraintes imposées par l’éditeur sur les droits d’auteurs et que nous ne soyons assujettis qu’aux droits habituels de toute représentation amateur.

Merci monsieur Vergheggen

« Oui, de quoi ci-gît-il, vous demandez-vous ?

Mais vous aurez vite compris qu’ainsi écrit :

Il ci-gît de la mort, pardi !

De la mort qui s’incruste dans le corps même des mots !»

Constatons-le ensemble », écrivait-il dans son ouvrage : « Ça ne l’angage que moi ».

Dans ses mots à lui, ce n’était pas la mort qui s’incrustait.

Rarement vitalité plus grande, inventivité tous azimuts, jaillissement bouillonnant du verbe, se seront révélés avec autant d’éclat dans une écriture. Au-delà de notre propre jubilation à porter les mots du poète, les réactions unanimes des spectateurs nous ont prouvé, chaque soir, la force poétique et singulière de son œuvre.

« Tombe or not tombe ? comme le demandait en son temps le fossoyeur shakespearien »

Salut à toi « L’Idiot du vieil âge » ! Comme on aurait aimé que ton (pas si) vieil âge se prolongeât pour nous offrir encore ton verbe et ta verve…

Pas de nouvelles ? Si, et une bien triste…
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