Pratiquer le théâtre en "amateur"...

Nous sommes  des militants du théâtre amateur, de longue date, et, à ce titre, et de par nos histoires personnelles, très respectueux des comédiens amateurs, très attentifs à leur « posture » lorsqu’ils s’engagent dans un travail théâtral, et toujours soucieux de travailler avec eux, à partir de ce qu’ils apportent avec leur personnalité d’homme (ou de femme) et de comédien(ne) amateur, mais dans une volonté aussi de les amener à une exigence dans le travail, à un dépassement de ce qu’ils sont.

Et lorsque des limites apparaissent chez certains (elles existent bien évidemment chez chacun de nous) nous avons peut-être plus conscience de la nécessité de travailler avec ces limites, de s’appuyer sur elles pour les rendre théâtralement productrices.L’importance d’un travail de « chœur » est également une récurrence topellienne. Là encore, liée (entre autres raisons) au fait de travailler avec des amateurs . Nous savons qu’il serait très frustrant pour les comédiens amateurs de n’occuper le plateau que pour certaines interventions limitées dans le temps (aussi intéressantes puissent-elles être dans ce court moment) alors que d’autres camarades, porteurs des « premiers rôles », seraient plus souvent sous le regard du public.  

Donc, faire en sorte qu’un maximum de comédiens occupe le plateau un maximum de temps. Nous savons aussi la force que représente le groupe, la richesse d’un travail choral qui pousse à l’écoute, à la solidarité. « Le chœur », aime à dire Bernard Colin, un ami et metteur en scène de la compagnie (professionnelle) Tuchenn, « n’est pas un état, mais une volonté». Autrement dit, il se défait et doit, en permanence, être reconstruit. Il est tension, recherche de, et donc à ce titre très intéressant à travailler avec des amateurs. Tous les spectacles Topel comportent cette dimension chorale, cette présence importante de tous, sur le plateau, et qui est également symbolique de la place que nous voulons pour les non-professionnels dans le travail théâtral : l’affirmation de  «l’être là ».